

Derrière les tabliers immaculés de l’École Hôtelière des Laurentides se cache une enseignante aussi rigoureuse que passionnée : Katy Normandin, pâtissière de métier, éducatrice de cœur. Depuis maintenant 15 ans, elle transmet son savoir-faire au CSSL, avec patience, honnêteté… et souvent un peu de chocolat sur les manches.
Originaire de la Montérégie, Katy n’avait jamais envisagé l’enseignement. Après un passage à l’hôtel La Sapinière, où elle a été tour à tour pâtissière, puis chef pâtissière, elle a reçu un appel inattendu : le directeur de l’ÉHL lui propose un poste d’enseignante. Sur un coup de tête – ou plutôt de cœur – elle accepte. Et découvre qu’elle est exactement à sa place. « J’ai compris que j’avais la patience pour transmettre ma passion. »
Pour officialiser ce tournant, elle entame un baccalauréat en enseignement qu’elle termine il y a environ quatre ans, tout en continuant de suivre les tendances d’un domaine en constante évolution. La pâtisserie exige précision, créativité et une capacité à rester à l’affût : « Mes élèves me posent toutes sortes de questions. Il faut que je sois capable de répondre, de les guider dans un milieu qui change vite. »
Son propre parcours débute au secondaire, alors qu’elle ne sait pas quoi faire plus tard. Sur les conseils de ses parents, elle suit un cours avec une cousine de son père, enseignante en pâtisserie. Ça a été la révélation.
Aujourd’hui, Katy enseigne à des jeunes de 17 à 20 ans, mais aussi à des adultes de 30, 40, parfois 50 ans. « Ce sont deux réalités très différentes. Certains sont en réorientation, très sérieux et motivés, d’autres cherchent encore leur voie. Il faut les arrimer, garder la rigueur, tout en gardant le plaisir. » Elle note aussi que l’anxiété est de plus en plus présente chez les élèves. Et que, malgré les apparences, la pâtisserie est exigeante : « Ce n’est pas juste joli, c’est très technique. »
Un conseil à un nouvel enseignant? « Y aller avec cœur, mais aussi avec de l’autorité. On apprend mieux quand on aime ce qu’on fait, mais il faut que ce soit structuré. »
Et puis, il y a l’inévitable : chaque année, un élève déclenche – sans le vouloir – un nuage de cacao en mettant trop de poudre dans le malaxeur à haute vitesse. Résultat? Des vestes blanches bien saupoudrées. « On en rit. Ça fait partie du métier! »
Parmi les grands moments de sa carrière, l’accompagnement de Marianne Masson, son élève, dans le cadre des Olympiades canadiennes des métiers et technologies en 2025 restera gravé dans sa mémoire. Dès septembre, Katy s’est investie corps et âme dans la préparation de son élève, d’abord deux jours par semaine, puis trois, puis jusqu’à sept jours sur sept à l’approche des compétitions. Son expertise, acquise grâce à sa propre expérience en concours, a permis d’offrir à Marianne un encadrement précis, exigeant, mais toujours bienveillant. Pendant des mois, Katy a jonglé entre son enseignement quotidien, sa vie de famille et les nombreuses heures consacrées à l’entraînement. « C’est des centaines d’heures, du temps, de l’énergie, de la planification… mais quel sentiment de fierté quand on voit son élève atteindre son plein potentiel! »
Résultat : une médaille d’or au national, et une qualification pour représenter le Canada au 48e Mondial des Métiers à Shanghai en 2026! L’aventure n’est donc pas terminée : l’entraînement reprendra dès septembre. Une autre année intense en perspective, qu’elle affrontera avec la même passion… après un repos bien mérité cet été!
Dans la vie, Katy aime l’authenticité, la simplicité et les choses bien faites. Elle est travaillante, franche – parfois un peu trop! – et cherche avant tout à profiter de la vie. En compagnie de sa fille de 9 ans et de son conjoint, elle sillonne les routes dans leur vieux campeur 1989. L’été, c’est beaucoup de vélo de montagne. L’hiver, c’est du ski de fond ou du ski de rando. Son rêve? « Juste ça. Vivre. Profiter. Partir en gang, en famille. La vie est courte. »
Dans la même catégorie