La persévérance : un terme bien courant dans le milieu scolaire, qu’on l’associe surtout aux élèves. Pourtant, elle a aussi sa place chez les membres du personnel. Et Lyna Beauregard personnifie la persévérance d’une façon incroyable. Rencontre avec une femme réservée, généreuse et attachante.

Lyna travaille à l’école Chante-au-Vent depuis 2006. Elle a d’abord travaillé à la cafétéria, où elle servait les repas. Elle a ensuite occupé le poste de surveillante de dîner, pendant de nombreuses années. À travers le temps, elle a accepté de faire des remplacements par-ci, par-là, que ce soit dans les classes, au bureau de la secrétaire ou au service de garde. « Il y a pratiquement juste le concierge et la direction que je n’ai pas remplacés! », affirme-t-elle en riant.

Au fil des années, Lyna en a connu, des enfants! Elle voit même maintenant la deuxième génération à l’école, c’est-à-dire qu’elle s’occupe des enfants de parents à qui elle a servi des dîners, à l’époque. Pour elle, l’amour des enfants vaut tout l’or du monde : « J’adore l’énergie qu’ils me procurent. Ils ont la capacité de redonner mille fois plus que ce qu’on leur donne. Quand un enfant débarque de l’autobus et qu’il court me donner un câlin, ça vaut plus que ma paie! ». C’est indéniable, Lyna aime prendre soin des gens, des élèves comme de ses collègues. Elle qui se considère mère poule avec ses propres enfants, elle transpose affectueusement ce petit côté protecteur dans son travail.

Depuis le début de l’année scolaire, Lyna travaille tous les soirs au service de garde. Sa collègue Rachel lui a récemment suggéré d’obtenir une Attestation d’études professionnelles (AEP) en service de garde en milieu scolaire, par le biais de la Reconnaissance des acquis du Service aux entreprises. Sa première réaction? « Non, je n’ai jamais été bonne à l’école. Je ne commencerai pas des études, à mon âge! »

Je vous parlais cependant de persévérance, plus tôt, non? Eh oui, Lyna s’est fait rapidement convaincre de s’inscrire pour obtenir son AEP. Ses collègues, sa famille, ses amis : tous y ont mis du leur pour lui rappeler qu’elle était capable d’y arriver.

À 59 ans, Lyna a entrepris ce nouveau défi et y a mis toute la rigueur et la détermination qu’on lui connaît. Tenez-vous bien, elle a obtenu son diplôme au bout de quatre semaines seulement! « Je suis très fière de moi. C’était l’une des premières fois de ma vie que je ne laissais pas tomber un projet. Pour moi, c’est un gros accomplissement », affirme Lyna, très humblement.

Cette affirmation, voulant qu’elle abandonne habituellement les projets auxquels elle fait face par crainte de ne pas y arriver, ne trouve cependant pas du tout écho dans l’opinion que je me suis faite de cette femme, en l’espace d’une heure seulement. Au contraire, j’ai découvert une tout autre facette de sa personnalité. J’ai vu une femme déterminée. Forte. Et persévérante. Ô combien persévérante. On y revient toujours! Et pour cause.

Depuis qu’elle a l’âge de 15 ans, Lyna tentait de retrouver sa famille biologique. Et ce n’est qu’environ 40 ans plus tard, en pleine pandémie, qu’elle y est parvenue! Si ce n’est pas de la persévérance…

« Je suis allée rencontrer ma famille biologique, au Nouveau-Brunswick, il y a deux ans. J’ai développé des liens extraordinaires, entre autres avec la sœur de ma mère. Nous nous parlons très fréquemment. Je caresse maintenant le projet de retourner au Nouveau-Brunswick, seule, pour passer du temps avec les membres de ma famille biologique et prendre le temps de les connaître vraiment. »

Quelle inspiration, quel modèle de persévérance. Les élèves de Chante-au-Vent sont assurément chanceux de côtoyer Lyna au quotidien. Merci, Lyna!

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